Ces enquêtes nationales sont réalisées à intervalle régulier depuis près de 30 ans, afin de fournir et suivre des indicateurs fiables, en particulier sur l’état de santé actuel des mères et des bébés, les pratiques médicales, les facteurs de risque ainsi que les caractéristiques démographiques et sociales des femmes et des familles. Ces informations clés permettant d’orienter les politiques publiques relatives à la prévention et à la prise en charge au cours de la grossesse, de l’accouchement et de la période de post-partum.
Les données sont recueillies à partir du dossier médical des maternités et d’un entretien avec les femmes lors de leur séjour en maternité. Cette nouvelle édition de l’enquête a été enrichie, pour la première fois, par la réalisation d’un questionnaire 2 mois après l’accouchement.
En 2021, l’enquête sur le territoire national s’est déroulée la semaine du 15 mars en ciblant la totalité des naissances survenues. Afin d’obtenir un effectif satisfaisant, la période d’étude en Guadeloupe et à St-Martin a été étendue de 9 semaines. L’échantillon total comprend, en Guadeloupe, 684 nouveau-nés soit 672 femmes et 92 nouveau-nés pour 91 femmes à Saint-Martin.
L’enquête a été mise en œuvre et financée, pour la semaine nationale, par la DGS (direction générale de la santé), la DGOS (direction générale de l’offre de soins), la DREES (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), l’INSERM et Santé Publique France, et, pour les 8 semaines d’extension, par l’Agence de Santé de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy et Santé publique France.
La réalisation de l’enquête sur le terrain a été possible grâce à la participation des services de PMI, du Réseau périnatal « Naître en Guadeloupe » ainsi que les professionnels de santé au sein des maternités.
Les résultats de l’ENP-DROM 2021 soulignent que les indicateurs de santé périnatale sont globalement moins bons en Guadeloupe et à Saint-Martin que ceux enregistrés au niveau de l’Hexagone.
De manière générale :
- Un contexte socio-économique est plus défavorable, 33,5% des femmes en Guadeloupe et 30,4% à Saint-Martin déclarent un revenu mensuel inférieur à 1 000 euros (vs 7,5% dans l’Hexagone).
- Concernant la contraception, 23,0% des femmes en Guadeloupe déclarent n’avoir jamais eu recours à un moyen contraceptif (vs 11,8% dans l’Hexagone)
- Des femmes plus souvent obèses quand elles commencent leur grossesse : 24,1% vs 14,4 %
- Plus de grossesses survenues trop tôt ou non désirées : 28,6% vs 16,6%
- Davantage de femmes se sentant tristes ou déprimées durant la grossesse : 33,9% vs 25,6%
- Une part d’enfants de petits poids (inférieur à 2.500 g) plus importante à la naissance : 10,9% vs 7,1%
- Une part de naissances prématurées (inférieures à 37 semaines d’aménorrhée) plus importantes : 10,2% vs 7,0%
- Des bébés qui dorment plus souvent dans le lit de leurs parents : 28,4% vs 12,4%
Des facteurs médicaux connus comme associés à la prématurité (obésité, hypertension artérielle ou encore prééclampsie) ont été retrouvés dans des proportions plus élevées que dans l’Hexagone.
L’enquête montre toutefois deux indicateurs plus favorables :
- Des femmes qui allaitent plus fréquemment, aussi bien à la maternité (92,3% vs 69,7%) qu’à distance de l’accouchement (71,2% vs 54,2% deux mois après la naissance)
- Une consommation de tabac plus faible avant et pendant la grossesse : 3,9% vs 12,2%
Ces données sont utiles pour ajuster les campagnes de promotion de la santé, les messages de prévention dans le champ de la périnatalité et pour accompagner au mieux les femmes de la grossesse au post-partum.
L'ensemble des données et le rapport complet sont consultables dans le lien de téléchargement ci-dessous.