Le virus Zika
Agent pathogène
Le zika est une maladie infectieuse due à un arbovirus : le virus zika. Ce virus de la famille des Flaviridae (genre flavivirus) a été isolé pour la première fois en 1947 dans la forêt Zika (Ouganda) sur un singe Rhésus. Il existe deux lignées virales distinctes (africaine et asiatique) de ce virus proche des virus de la dengue, de celui de l’encéphalite japonaise et du West Nile. Le diagnostic de zika se fait par détection de l’ARN viral (test par prise de sang appelé PCR) car le risque de résultat faussement positif est important avec les autres tests (sérologie).
Modes de transmission
La transmission s’effectue de personne à personne par l’intermédiaire de moustiques infectés du genre Aedes.
Depuis le début de l’année 2016, les données recueillies localement mais aussi dans la littérature scientifique internationale, attestent d’une transmission possible par voie sexuelle du virus Zika, via les sécrétions. Des études sont actuellement en cours pour déterminer le temps de présence du virus dans les sécrétions vaginales ou le sperme, lorsque la femme ou l’homme a contracté le Zika, avec des manifestations cliniques visibles ou pas. La vigilance est donc de mise face à toute suspicion de Zika, durant les jours et semaines qui suivent en cas de relation sexuelle. L’utilisation de préservatifs (masculin ou féminin) est de rigueur. Cette recommandation valable en population générale, est essentielle en cas de relation sexuelle chez une femme enceinte, quelque soit le terme, pour éviter la possible transmission du virus au fœtus en cours de développement. Il est aujourd’hui démontré que ce virus peut causer des malformations et/ou des troubles neurologiques chez le fœtus, des troubles neurologiques (comme le syndrome de Guillain - Barré) chez les adultes. Les études cliniques en cours, notamment dans les centres hospitaliers des Antilles et de la Guyane visent à quantifier et mieux décrire ces risques.
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Manifestations cliniques
L’infection est asymptomatique (infection sans aucun symptôme) dans 50 à 75 % des cas. Chez les personnes qui développent des symptômes, après une période d’incubation de 3 à 12 jours, une fièvre modérée (< 38.5 °C) apparaît, le plus souvent accompagnée d’une éruption maculopapuleuse érythémateuse (petites tâches rouges sur la peau). Peuvent également survenir une hyperhémie conjonctivale (yeux rouges), des arthralgies (douleurs articulaires) et/ou myalgies (douleurs musculaires) ainsi que des oedèmes des mains et/ou des pieds.
L’évolution est le plus souvent favorable, sans séquelle, mais des complications neurologiques de type syndrome de Guillain-Barré ont été observées lors de la récente épidémie de Polynésie française (paralysies qui sont transitoires mais dont la gravité peut nécessiter une prise en charge en service de réanimation).
Epidémiologie
La première épidémie a été décrite en 2007 à Yap (Micronésie), puis en octobre 2013 le virus a été responsable d’une épidémie en Polynésie française. En 7 mois, on estime que 30 000 personnes auraient consulté pour ce motif sur le territoire polynésien.
Le virus s’est diffusé dans le Pacifique, en 2014 et 2015, atteignant la Nouvelle Zélande, la Nouvelle-Calédonie, les îles Cook, Salomon et Vanuatu.
Au Brésil, le 16 mai 2015, le ministère de la santé a confirmé la circulation du virus Zika dans le pays.
Il pourrait émerger dans les zones où des vecteurs compétents sont présents, les territoires Français d’Amérique sont donc particulièrement vigilants.
Prévention
Il n’existe actuellement pas de vaccin, ni de traitement préventif contre l’infection du zika.
La prévention individuelle repose donc essentiellement sur les moyens de protection contre les piqûres de moustiques (répulsifs en sprays ou crèmes, serpentins, diffuseurs électriques, vêtements longs, moustiquaires).
La prévention collective repose sur la lutte anti-vectorielle.