
L’Agence de Santé de Guadeloupe, Saint-Martin, Saint Barthélemy assure le contrôle sanitaire régulier de l’ensemble des zones de baignade déclarées en Guadeloupe et dans les deux collectivités d’Outre-Mer : Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
Pour l’archipel, la saison balnéaire est ouverte toute l’année et commence le 1er octobre de l'année N-1 pour se terminer le 30 septembre de l’année en cours.
Le contrôle sanitaire se compose :
• D’un suivi régulier sur le terrain ;
• De prélèvements d’eau réalisés à chaque contrôle ;
• De l’interprétation sanitaire des résultats d’analyses*
= Maximum 30 jours entre deux contrôles.
* Ces analyses sont réalisées par un laboratoire agréé par le ministère de la santé.
Le contrôle sanitaire répond aux exigences de :
- La Directive Européenne du 15 février 2006 (2006/7/CE), en application depuis le 1er janvier 2014 ;
- Le Code de la santé publique : articles L.1332-1 à L.1332-9 et D.1332-14 et suivants. Deux paramètres bactériologiques, indicateurs de la qualité de l’eau, sont recherchés : Streptocoques fécaux et Escherichia coli.

Sur le terrain, en plus de la réalisation du prélèvement, un contrôle visuel est effectué : transparence, présence de mousses artificielles, de résidus goudronneux, de verre, de plastique ou autres.
Le classement annuel est calculé sur les résultats des 4 dernières années, il porte sur 4 niveaux :
- Eau d’excellente qualité, E
- Eau de bonne qualité, B
- Eau de qualité satisfaisante, S
- Eau de qualité insuffisante, I.
- Seuils réglementaires pour le classement des eaux de baignade (analyse sur 4 saisons via les percentiles 95 en E. coli et entérocoques) :

L’information du public :
Les résultats du contrôle sanitaire font l’objet d’une information à l’Union Européenne et sont transmis par l’ARS, aux maires, aux présidents des collectivités ou personnes privées responsables des baignades.
Ces résultats doivent être affichés en mairie et sur les lieux de baignade par les responsables des baignades et mis à jour régulièrement.
Un bilan annuel est par ailleurs diffusé au niveau national via le site internet du ministère de la santé : http://baignades.sante.gouv.fr. Des informations relatives à chaque site de baignade sont également disponibles.
Chaque année, l’ARS effectue et diffuse le bilan de la qualité des eaux de baignade.
Les résultats de Guadeloupe, Saint Martin et Saint-Barthélemy
- 24 communes concernées et 2 Collectivités d’Outre-Mer (COM) ;
- 2 006 prélèvements ;
- 129 sites de baignade référencés au niveau européen : 113 sites en mer ; 17 sites en eau douce.
89,5 % des eaux de baignades sont conformes aux normes européennes (qualité excellente, bonne ou satisfaisante) ;
7 % des eaux de baignade sont classées comme « eaux de qualité insuffisante ».
Sites classés en qualité insuffisante et sites interdits à la baignade
8 sites sont classés en qualité insuffisante au regard des résultats des cinq dernières saisons (ou plus), soit au minimum du 1er octobre 2018 au 30 septembre 2024 et sont donc interdits à la baignade.
Site de baignade en eau de mer :
- Anse à sable à Bouillante ;
- Petite-Anse à Bouillante ;
- Les Basses à Grand Bourg de Marie-Galante ;
- Viard à Petit Bourg.
Site de baigande en eau douce :
- Petit Pérou à Capesterre Belle-Eau ;
- Diane à Petit Bourg ;
- Dolé à Gourbeyre ;
- Fond Héliot à Deshaies.
Concernant ces sites et conformément à la réglementation, ils sont interdits à la baignade de manière permanente en raison du classement « insuffisant » calculé sur les 6 dernières années, et sont exclus des sites de baignade européens. La surveillance de la qualité de l’eau est tout de même maintenue. La réouverture sera conditionnée par la mise en place de mesures efficaces pour la restauration des milieux et l’atteinte d’une qualité à minima suffisante sur le long terme.
La baignade des sites classés en qualité insuffisante doit être interdite ou déconseillée par le responsable de la baignade (maire) pour la saison suivante¹.
Pour ces sites, des actions doivent être entreprises par les responsables des baignade² afin notamment :
- d’identifier les causes et raisons pour lesquelles une qualité suffisante n’a pu être atteinte ;
- de Prendre des mesures adéquates pour éviter, réduire ou éliminer les sources de pollution ;
- d’Informer le public par un signal simple et clair sur site et le renseigner sur les causes de pollution et les mesures définies dans les profils de baignades.
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¹Article D.1332-29 du Code de santé publique
² Article D.1332-29 du Code de santé publique
GUADELOUPE
EAUX DOUCES
Au vu des résultats obtenus, 70 % des sites sont conformes (qualité excellente, bonne ou suffisante) à la réglementation en vigueur sur la qualité des eaux de baignade. En revanche, 24 % des sites ont été fermés à la baignade, quatre sites font l’objet d’une interdiction permanente depuis plus de cinq années consécutives, en raison d’une qualité jugée insuffisante.

Classement des eaux douces de la Guadeloupe – Saison 2024
EAUX DE MER
La qualité globale des eaux de baignade en mer est très satisfaisante, avec 92 % des sites conformes à la réglementation (qualité excellente, bonne ou suffisante). La part de sites présentant une situation non conforme ou non classée reste limitée à 8 %.

SAINT-BARTHÉLEMY
69 % des baignades sont classées en excellente qualité et 31 % en bonne qualité, traduisant une conformité aux exigences réglementaires. Toutefois entre 2023 et 2024 on passe d’un site en bonne qualité à 4.

Classement des eaux de baignade en mer de Saint-Barthélemy – Saison 2024
SAINT-MARTIN
75 % des sites (9 au total) ont été classés en excellente qualité et 17 % (2 sites) en bonne qualité.

Mise en place des profils de baignade
- Une obligation réglementaire
C’est un document qui doit être rédigé pour tous les points de baignades déclarés listant les mesures à mettre en œuvre : interdiction temporaire de baignade préventive, amélioration de l’assainissement et en général toute action à engager pour préserver la qualité de l’eau³.
- Leurs objectifs
Identifier les sources de pollution susceptibles d’avoir un impact sur la qualité des eaux de baignade et affecter la santé des baigneurs.
Définir les mesures de gestion à mettre en œuvre pour assurer la protection sanitaire de la population, anticiper les risques potentiels pour la dégradation de la qualité de l’eau et déterminer les actions visant à supprimer ces sources de pollution.
- Quels acteurs ?
Élaboration et mise en œuvre : personnes responsables d’eaux de baignade (publiques et privées : communes majoritairement).
Implication et participation : Communautés d’Agglomération et Communautés de Communes (gestion de l’assainissement par exemple).
Transmission des données qualité, avis : ARS.
- Durée de validité ?
La fréquence de révision des profils est adaptée aux risques de pollution auxquels est exposée l’eau de baignade. Ainsi, une révision est nécessaire :
Tous les 4 ans pour les sites classés comme « bons » ;
Tous les 3 ans pour les sites classés comme « suffisants » ;
Tous les 2 ans pour les sites classés comme « insuffisants ».
Pour les sites classés comme « excellents », un réexamen du profil de baignade n’est réalisé que si :
Le classement évolue en « bon », « suffisant » ou « insuffisant » ;
D’importants travaux, aménagements ou tout autre changement important est susceptible d’impacter le site de baignade à proximité.
- Où en est-on ?
Entre fin 2021 et mars 2025, une évolution notable a été observée concernant l’élaboration et la révision des profils de baignade en Guadeloupe.

État des profils de baignade en mars 2025
Cinq sessions d’information à l’attention des collectivités en partenariat avec OEG ont eu lieu les 11, 12 et 13 juin 2024.
La réalisation et l’application de ces documents de gestion réglementaire sont primordiales pour le maintien de la qualité des eaux de baignade. L’ARS effectue une sensibilisation continue auprès des acteurs concernés.
Quelles actions immédiates ?
Gérer activement les baignades : suspension momentanée de la baignade en cas de forte pluviométrie, de débordement de réseau d’assainissement, ou en cas d’incident sur une station d’épuration et information de la population ;
Gérer et informer la population en cas de non-conformité ;
Fréquenter de manière responsable nos zones de baignade en préservant leur environnement (lavez vos voitures dans des endroits prévus à cet usage, mettez vos déchets dans des poubelles ...).
Comportements et actions responsables
La qualité des sites de baignade (eaux de mer ou eaux douces) est impactée par les rejets effectués dans la nature et certains mauvais comportements individuels. Aussi, pour préserver et améliorer la qualité des eaux de baignade, il faut nécessairement :
- Un assainissement conforme à la réglementation en vigueur (assainissement collectif ou non collectif) ;
- Veiller à ce que les animaux ou les élevages ne soient pas à proximité des lieux de baignade pour éviter tout risque de contamination fécale ;
- Respecter l’environnement en (1) emportant ses déchets ou en les amenant à la décharge ; (2) ne rejetant aucun fluide polluant dans la nature (type produits chimiques, huiles de vidange, solvants, savons etc).
Une eau de mauvaise qualité peut exposer les baigneurs à divers risques pour la santé :
L’eau peut contenir des polluants chimiques ou des micro-organismes pathogènes (virus, bactéries, amibes), responsables d’affections telles que conjonctivites, otites, sinusites, ou encore gastro-entérites.
Adoptez les bons réflexes :
Bains chauds naturels, un risque invisible :
Ne plongez jamais la tête sous l’eau dans les bassins chauds naturels.
Respectez les consignes affichées par les communes ou les services de santé.
Informez les personnes vulnérables (jeunes enfants, immunodéprimés) du risque accru dans ce type de milieu.
Noyade (le risque numéro 1) : Chaque année, elle cause de nombreux accidents, notamment chez les enfants.
Respecter les consignes locales de sécurité ;
Surveillez toujours les enfants, même dans les zones peu profondes.
Les sargasses : En cas d’échouage massif, la décomposition des sargasses libère des substances irritantes et altère la qualité de l’eau.
Baignade déconseillée en présence importante de sargasses.
Les contrôles sanitaires peuvent être suspendus.
Risques de coups de chaleur et d’insolation : L’exposition prolongée au soleil peut entraîner malaises, déshydratation, voire coup de chaleur grave.
Protégez-vous avec un chapeau et des vêtements légers ;
Restez à l’ombre aux heures les plus chaudes ;
Buvez de l'eau régulièrement.
Préserver votre santé et l’environnement :
Utilisez une natte de plage pour éviter les irritations liées au sable chaud ou souillé ;
Ne laissez aucun déchet derrière vous, utilisez les poubelles disponibles ;
Attention aux espèces marines : méduse, poisson-lion, oursins, coraux…
En cas de piqûre de méduse : rincez abondamment à l’eau de mer, frottez doucement avec du sable humide pour retirer les filaments. Évitez l’eau douce. Consultez un médecin si nécessaire.