Au 12 mars 2018, 913 cas de rougeole ont été déclarés depuis novembre 2017, confirmant le début d’une épidémie. L’augmentation rapide du nombre de cas observée depuis les trois dernières semaines (environ 300 cas) fait craindre une épidémie d’ampleur importante.
Vérification du statut vaccinal de tous les patients nés depuis 1980
La proportion de cas de rougeole chez les personnes non ou insuffisamment vaccinées nées après 1980 reste très importante (87%) et reflète l’insuffisance de la couverture vaccinale contre la rougeole en France. Dans ce contexte, la Direction générale de la Santé rappelle l’importance de la vérification systématique du statut vaccinal vis-à-vis de la rougeole de toute personne née après 1980 et particulièrement les enfants de 1 à 4 ans, les adolescents, les jeunes parents et les femmes en âge de procréer. Deux doses sont en effet nécessaires pour assurer une protection efficace.
Signalement des cas
Tout cas de rougeole doit être signalé immédiatement sans attendre les résultats biologiques par tout moyen approprié (téléphone, télécopie…) à votre ARS, afin de permettre la mise en place sans délai des mesures de santé publique urgentes. En particulier, il est important de communiquer à votre ARS l’identité et les coordonnées du cas et de lui retourner rapidement la fiche de déclaration obligatoire.
Prise en charge d’un cas suspect
Devant tout patient suspecté de rougeole (présentant une éruption cutanée fébrile caractéristique) la mise en œuvre des mesures barrières suivantes est nécessaire :
assurer, dans la mesure du possible, la prise en charge du patient à domicile ;
privilégier les prélèvements biologiques à domicile s’ils étaient nécessaires ;
isoler le patient, lui faire laver les mains, porter un masque chirurgical ;
limiter les intervenants auprès du patient suspect au strict minimum nécessaire ;
assurer la protection individuelle du professionnel de santé par des mesures de protection de type « air » ;
bien aérer les zones de présence du patient car la transmission aérienne du virus reste possible jusqu’à 2 heures dans un espace clos même après son départ ;
rappeler à l’entourage les règles d’hygiène (solution hydro-alcoolique) ;
recommander l’éviction de la collectivité jusqu’à 5 jours après le début de l’éruption.
Prise en charge de cas contacts
Comme indiqué dans la circulaire DGS/RI1/2009/334 du 4 novembre 2009 relative à la transmission obligatoire de données individuelles à l’autorité sanitaire en cas de rougeole et la mise en œuvre de mesures préventives autour d’un cas ou de cas groupés, il est demandé au médecin chargé du malade de :
identifier la source de contamination ;
rechercher d’autre cas dans l’entourage familial du malade par interrogatoire ;
identifier les sujets contacts dans l’entourage familial du malade par l’interrogatoire ;
vérifier le statut vaccinal et vacciner si nécessaire les sujets contacts familiaux.
La vaccination réalisée dans les 72 heures qui suivent le contact avec le cas peut éviter la survenue de la maladie. Il est donc indispensable de mettre en œuvre les actions aussi rapidement que possible.
Les personnes à risque de forme grave, c’est à dire les femmes enceintes, nourrissons de moins de 1 an et les sujets immunodéprimés doivent bénéficier d’une prophylaxie par immunoglobulines polyvalentes par voie intra veineuse dans les six jours suivant le contact après l’avis d’un médecin expert hospitalier (infectiologue, gynécologue obstétricien, pédiatre…).
La recherche des sujets contacts et des cas dans les autres collectivités est assurée par l’ARS.